Bastien Bosio
Carrière chez Four Seasons
- Depuis 2021
- Premier poste chez Four Seasons : poste actuel
Expérience professionnelle
- Dream Garden Riviera, Nice, France ; Marin en Méditerranée ; Croc Farm et Floribis, Madagascar
Formation
- Baccalauréat, lycée du Parc-Impérial, Nice ; bachelor de biologie, Université de Valrose, Nice
Naissance
- Nice, France
Langues
- Français, anglais, un peu d’espagnol
Si le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat, A Four Seasons Hotel ouvre chaque année au mois de mars pour la nouvelle saison, les équipes se préparent bien avant cela. Et l’un des premiers à s’affairer en amont de la réouverture, c’est Bastien Bosio. « Ma saison démarre en décembre et se poursuit sans interruption jusqu’à la fermeture de l’hôtel », explique-t-il, décrivant son rôle de Maraîcher pour le potager de l’Hôtel. « Je suis le seul à travailler la terre ici, donc j’ai toujours quelque chose à faire. »
L’objet de tous les efforts et de toutes les attentions de Bastien est une parcelle de terre perchée sur les hauteurs, baignée de soleil et balayée par la brise marine de la Méditerranée. Situé à Beaulieu-sur-Mer, juste à l’ouest de la frontière franco-italienne et à une quinzaine de minutes du Grand-Hôtel du Cap-Ferrat, ce jardin en terrasses à murets de pierres sèches a été aménagé en 2021 sous l’impulsion enthousiaste du Directeur Général François-Régis Simon et du Chef des Cuisines Yoric Tièche. L’idée étant d’y cultiver des ingrédients pour le menu étoilé du restaurant Le Cap.
Arrivé en 2022, Bastien s’est rapidement approprié le potager où il pratique la permaculture, une forme d’exploitation « pure » s’appuyant sur l’écosystème naturel plutôt que sur les pesticides. « Les pesticides sont interdits, dans notre jardin ». L’objectif du Maraîcher consiste à produire autant de produits frais et de saison que possible. « Je les cultive pour leur goût et pour leur qualité, pas pour leur attrait visuel, et je privilégie la diversité. Plus je cultive de choses, plus cela inspire l’équipe culinaire ».
Des variétés, il est vrai qu’il en cultive, à commencer par tous les « classiques » – tomates, petits pois, maïs, salades, concombres – mais aussi des sélections plus inattendues comme certaines fleurs comestibles, des betteraves et de la bourrache à fleurs bleues et blanches. « Les chefs l’adorent », explique-t-il à propos de cette dernière, également connue sous le nom de fleur étoilée. « Elle possède un goût d’huître ». Bastien cultive également toute une gamme d’herbes et d’épices, notamment de la moutarde, de la menthe et du shiso pour donner une note d’agrumes aux sushis. Il produit en outre des pêches, des citrons, des oranges, des fraises et d’autres fruits, ainsi que des olives : « Nous n’avons pas moins de 20 arbres ! ».
Et il reste de la place pour bien plus : depuis son arrivée, la taille du jardin a été multipliée par deux pour atteindre une superficie de 3 200 mètres carrés, et il est prévu qu’elle double à nouveau pour permettre d’approvisionner les quatre lieux de restauration du Grand-Hôtel du Cap-Ferrat. « À ce moment-là, je vais peut-être avoir besoin d’un peu d’aide », commente-t-il en riant.
Bénéficiant de l’entière confiance des cuisines, Bastien s’entretient régulièrement avec le Chef Tièche à propos de son travail. « Je l’informe toujours de ce que je fais, pour être sûr qu’il soit d’accord ». Hormis ces échanges, ses longues journées – du lever au coucher du soleil – ont beau s’avérer solitaires, elles ne lui procurent aucun sentiment d’isolement. « Je vois trois villes, d’ici : Saint-Jean Cap-Ferrat, Villefranche-sur-Mer et Beaulieu-sur-Mer ! ».
Bastien n’a pas eu bien loin à aller, pour pousser les portes du Four Seasons et en l’occurrence du Grand-Hôtel, sur la presqu’île du Cap Ferrat. Né sur la côte méditerranéenne, dans la ville de Nice où il a grandi et qu’il continue d’habiter, il a étudié la biologie pendant deux ans avant de partir en apprentissage dans une ferme aux crocodiles où était également pratiquée la culture des algues marines et de la vanille, à Madagascar. « Le propriétaire était français. Il cultivait les algues pour fabriquer du dentifrice et du shampooing. C’était un travail très intéressant ».
Âgé d’un peu plus de vingt ans, Bastien rentre néanmoins en France et accepte, une fois son diplôme en poche, un emploi sur des bateaux navigant le long des côtes méditerranéennes. Le travail est éreintant – « Des journées de18 heures ; peu de temps pour dormir, aucun pour se consacrer à sa famille ou s’amuser » – mais il tient bon pendant six ans.
Remettant finalement pied à terre, Bastien se lance dans une activité de maraîcher avec pour objectif d’approvisionner les propriétés privées situées aux alentours de Nice. L’activité se révèle prospère pendant deux ans. Un ami proche lui rapporte alors que son voisin – le Chef Tièche – l’a informé que le Grand-Hôtel était à la recherche d’un jardinier. « Mon ami avait d’ores et déjà dit au Chef qu’il connaissait le candidat parfait – moi ! ». Les deux hommes se rencontrent le temps d’une conversation agréable, et le courant passe immédiatement. « J’avais toujours rêvé de devenir le meilleur garçon de ferme de la région. Le fait que l’opportunité me soit donnée de travailler pour le plus bel hôtel des environs était tout juste incroyable ».
Bastien ne passe pas moins de temps au grand air dans le cadre de ses loisirs que dans celui de son travail : il aime en effet partir à la cueillette aux champignons dans les collines depuis sa petite maison de la vallée de la Vésubie, ainsi qu’à la pêche lorsque le temps le permet. « Quand j’étais plus jeune, nous avions l’habitude d’aller camper en famille et de tenter d’attraper des truites dans un lac, mais je suis trop occupé pour cela maintenant », explique-t-il. « Heureusement, j’ai la chance que mon père et moi ayons toujours un petit bateau ensemble, et d’avoir la Méditerranée là, juste à côté. »